Par Laurent Edriat, 03/08/2022

Dans le #blog de mentalfoot.fr, nous partageons des connaissances issues de l’expertise du métier de préparateur mental. Aujourd’hui, nous souhaitons vous partager un #tips très utile dans le cadre d’une préparation mentale. Une méthode simple à mettre en place et à garder dans sa trousse à outils, en quête de constance et de performance.

Qu’est-ce que la programmation émotionnelle?

La programmation émotionnelle est une spécialité de la PNL inculquée à la préparation mentale. 

Le principe est simple : c’est comme lorsque vous écoutez une playlist musicale et que vous changez de musique parce que les précédentes ne vous plaisent pas. Vous saisissez votre téléphone, et vous zappez jusqu’à trouver une musique qui vous plaise. 

Cette métaphore illustre totalement la programmation émotionnelle : si à un instant T, vous ressentez des émotions qui sont inadaptées à la situation à laquelle vous faites face, il vous suffit de “changer” de programme jusqu’à trouver celui qui vous plaît, ou celui qui est le plus adapté pour surmonter une situation. 

A force de pratique et d’entrainement, passer d’une charge mentale négative à un mindset positif sur demande est totalement réalisable. 

Appliquée au football, dans quelle situation la programmation émotionelle est-elle intéressante ?

La programmation émotionnelle est un outil très utile dans des situations délicates, qui induisent un reflex sensoriel négatif et un comportement perturbé au vue de l’enjeu auquel le joueur fait face. 

La performance totale est conséquente de plusieurs paramètres, et l’un d’eux est d’être capable de se mettre dans un état mental à la hauteur du contexte et des objectifs à atteindre. C’est dans cette aisance spirituelle que le joueur peut laisser libre cours à son véritable football, ni plus ni moins.

Voici des exemples de situations où la programmation émotionnelle est intéressante à exploiter :

  • Stress avant une compétition, un match à enjeu, un challenge personnel ou professionnel
  • Pensée et émotions négatives pendant une épreuve, ou confronté à une situation qui angoisse le joueur
  • Sensations de douleur et de fatigue
  • Geste technique, mouvement ou tentative ratées qui peuvent déstabiliser le mental du joueur

Le véritable secret est de lister sur-mesure les émotions négatives du joueur (qui peuvent être positives pour un autre). Nous sommes tous différents, aussi il s’agit de traiter subjectivement les émotions qui nuisent à la performance du joueur.

J’ai accompagné un joueur de Ligue 1 qui voulait se débarrasser de la peur avant match. Après analyse et accompagnement, la solution appliquée a été toute autre : nous avons renforcé son sentiment de peur. En effet, quand il se trouve dans une situation où il ressent fortement ce sentiment, il s’avère qu’il joue vite, avec son instinct, que tous ses sens sont en éveils, qu’il est mobilisé, concentré et habité par une émotion puissante crée par ce sentiment de peur et d’insécurité. Finalement, la peur est sa source d’énergie qu’il utilise pour booster ses performances et jouer à son meilleur très haut niveau.

A contrario, pour d’autres joueurs, la peur sera un sentiment négatif pour leur performance. Le travail effectué est donc une affaire d’analyse et de dosage pour ajouter une force supplémentaire. La programmation émotionnelle est subjective, je mets un point d’honneur à affirmer qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises émotions, il n’y a que celles qui nous aident ou pas à développer notre performance.

Les avantages des émotions positives à l’instant T

Nous avons déjà mentionné l’état de “flow”, ou de pleine conscience, lors d’un précédant article sur le #blog de mentalfoot. Cet état qui, une fois ressentie par le joueur, lui confère une concentration maximum au moment présent, lui confère une exploitation totale de ses performances physiques et mentales, lui donnant l’impression d’une anticipation accrue et d’une confiance impénétrable. 

Être dans la “bonne” émotion pour faire face à une situation est la première étape de cet état de “flow”. Cela permet de mobiliser toute son énergie, sans pensées parasites, pendant l’action, favorisant ainsi sa réussite et ses prises de décisions instinctives. 

La programmation émotionnelle permet au sportif de littéralement programmer son cerveau pour se concentrer uniquement sur le moment présent, lui, l’environnement et l’accomplissement de sa réussite en vue d’atteindre ses objectifs, avec une détermination et une motivation à leurs apogées.

Les étapes de la programmation émotionnelle

Comme nous l’avons soulevé lors de notre précédent article sur les croyances limitantes, le cerveau s’appuie sur des expériences qu’il connaît ou que nous lui avons apprises. 

Identique à une playlist musicale, si nous changeons de musique et que celle-ci n’existe pas, nous ne pourrons rien entendre dans nos écouteurs. Si nous souhaitons écouter une musique, il faudra taper son nom dans la recherche pour y accéder. Cela sous-entend que nous connaissons déjà cette musique, et son nom également.

Pour la programmation émotionnelle, c’est identique : avant de pouvoir programmer ses émotions positivement, nous devons savoir quelle émotion nous souhaitons atteindre, ce qui sous-entend de la connaître pour la rechercher ! 

Naturellement, la programmation émotionnelle se base sur des émotions positives, des pensées motivantes, des sensations agréables, des sons familiers, des ressentis précis…

Le joueur devra les créer et les enregistrer en amont, les valider et les adapter à différents contextes pour pouvoir s’en servir à bon escient.

Ainsi, il développera des habitudes pour changer d’état émotionnel à un instant précis, avec la perception d’un déclencheur ou d’une alerte interne ou externe.

Apprendre à se programmer émotionnellement

Pour être efficace, la programmation émotionnelle doit être pratiquée et répétée dans des situations variées. Comme tout apprentissage, plus le joueur la pratiquera, plus il l’a maîtrisera au cours d’une adaptation permanente.

Appliquer à un autre sport, nous pouvons illustrer cette programmation factuellement à l’aide d’un témoignage de sportif lors de la finale de Wimbledon entre Federer et Djokovic :

Djokovic témoigne que : “ Quand la foule crie Roger, j’entends Novak.”

Il explique comment il a recours à la programmation émotionnelle dans une application profonde pour rester concentré et se motiver lors d’un enjeu d’une importance extrême, alors que le public est tout acquis à son adversaire.

prend ta carrière en main